En 1987, le quotidien local titrait sur le cadavre d’une femme. Elle avait été transpercée de dix-sept coups de couteau et l’auteur du meurtre avait pratiqué, sur sa victime, une ablation des deux seins. Cet homme qui avait privé ses enfants de leur mère l’avait amputée, réduisant sa féminité dans la mort. En 2012, en six mois, six femmes furent tuées par leur compagnon ou leur ex-compagnon. C’est littéralement un féminicide. Trente ans après la mort de cette victime, les violences faites aux femmes perduraient et augmentaient. Outre-mer, les violences conjugales sont plus nombreuses et graves qu’en France hexagonale. La violence est un problème de santé publique en Guadeloupe et installe la femme dans des conditions de vie probatoires : le sursis.